Lumière de l’intellect (’Or ha-Sekhel), écrit à Messine vers 1283, édité, traduit et annoté par Michael Sebban à partir de trois de ses plus importants manuscrits, est sans doute l’œuvre la plus complexe et complète de Rabbi Abraham d’Aboulafia. À partir de cinq éléments fondamentaux qui sont : l’influx divin, l’homme, la connaissance, le monde et la langue hébraïque, Aboulafia nous dit que l’influx informe l’homme de ce qu’est la totalité du monde, mais que cette connaissance est cachée. Elle est cachée dans la langue sous tous ses aspects. Lettres de l’alphabet (formes, ordres, permutations, combinaisons, fontes, etc.) signes des voyelles (durée, sonorité, place etc.), grammaire, syntaxe, temps des verbes, indiquent tel ou tel aspect du monde, sans pour autant en dévoiler le secret, auquel aura accès toutefois l’homme qui intellige. Et se dessine alors les contours d’une « foi de l’intellect » fondée sur l’intelligence du livre dans ses formes les plus multiples qui fonde une théorie du langage sur les principes de la cabale.
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